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Une Prune à l'Anis
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9 juillet 2012

la vie passe …

Ce matin j’ai fini un joli livre : Rose de Tatiana de Rosnay. Ce très beau roman parle d’une dame qui refuse de voir sa maison détruite lors de la création du Paris que l’on connait. Difficile d’imaginer que sous ces grands boulevards, si majestueux, si lumineux, que toute l’Europe nous envie … sous Haussmann ou Saint Germain se cachent des petites rues qui ont été sacrifiées. Des maisons ont été détruites, des souvenirs réduits en miettes … à l’heure où tout n’est que vitesse et progrès on oublie parfois de se retourner vers le passé, vers nos histoires, vers le bon vieux temps.

Mon mari est arrivé dans ce village où aujourd’hui nous vivons aussi il y a maintenant 32 ans … il a vécu dans la maison qui aujourd’hui connait les cris et les rires de ses propres enfants. Il a joué dans la même cour d’école que les ilots, Gabriel a même eu la chance d’avoir la même maitresse que lui (Aline l’aura peut être aussi … réponse en septembre). Quand je suis arrivée dans ce village que lui connaissait comme sa poche je me suis sentie seule. Heureusement Gabriel entrait en petite section et j’ai découvert la joie d’avoir une vie sociale dans le petit parc accolé à l’école. Ce parc existe depuis des décennies et porte le joli nom de “Petit Bois”. J’ai lu dernièrement dans un article que c’étaient les enfants eux même qui l’avaient nommé ainsi .. des enfants qui aujourd’hui sont adultes et ont souvent eux aussi des enfants!. Il n’a rien du jardin des tuileries ou des jardins du Luxembourg … c’est juste un petit coin de verdure, ombragé par des grands pins avec quelques jeux pour les enfants. Juste un peu de verdure où l’air est si bon, où les enfants courent sans danger. c’est un petit halo de paix où les mamans se retrouvent à la fin de l’école, où l’on papote gaiement pendant que les enfants jouent à chat, courent, se cachent .. Quelques grands pins où avec un peu de chance et de patience on peut assister à de magnifiques acrobaties d’écureuils sauvages mais pas si farouches!

C’est à l’ombre de ces pins que j’ai rencontré des amies sincères … à l’ombre de ces pins qu’elles ont essayé de me consoler. De cet endroit je garde en mémoire les bons moments, les fins d’après midi un peu chaudes à discuter de tout et de rien en regardant les enfants jouer, ces hivers où l’on se gelait sur place tandis qu’eux se réchauffaient en courant. Ces confidences qu’on s’est faite avec pour seuls témoins quelques arbres ou écureuils. Ces joies partagées et ces souffrances qui semblent un peu moins lourdes à porter une fois qu’elles sont partagées.

Ce petit bois a été ma bouée de sauvetage … tant à mon arrivée quand je ne connaissais personne, que plus récemment lorsque notre vie a basculé.
Ce petit bois si cher à nos têtes blondes est fermé depuis ce matin …. et va disparaitre pour laisser place à une nouvelle école maternelle. Alors certes ce n’est pas comparable aux grands travaux parisiens et dans l’absolu il y aura une nouvelle aires de jeux. Mais ces arbres qui ont vu grandir mon mari et ses enfants après ne seront plus là pour voir grandir mes petits enfants. Ces bons moments d’amitiés partagées sous le regard curieux des écureuils ne vivront plus que dans nos mémoires. Les enfants se feront certainement d’autres souvenirs dans cet autre parc … Je m’attache surement à des petits détails, la vie est faite de mouvements, de changements. La nouvelle école maternelle sera beaucoup mieux que l’actuelle, le nouveau parc sera surement aussi bien lui aussi. Mais j’aurais pendant longtemps la nostalgie de la brise qui souffle dans les pins du Petit Bois … aujourd’hui dans notre petit Bois les écureuils sont tristes

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Commentaires
M
Oui, ces endroits couverts de cris joyeux d'enfants sont les témoins de moments parfois intimes, douloureux, joyeux, des mamans. Je regrette moi aussi le petit parc où j'emmenais mes grands en allaitant mes petites....
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